« Lorsque les valeurs d’engagement, de courage, de focus, d’ouverture et de respect sont incarnées et vécues au quotidien par l’équipe Scrum, les piliers de transparence, d’inspection et d’adaptation émergent naturellement » Ken Schwaber. 

La plupart des praticiens de Scrum connaissent cette technique à travers son cycle itératif et incrémental, ses mêlées quotidiennes, et ses rôles qui mettent en avant l’équipe de développement, le Scrum Master et le Product Owner. Nous trouvons essentiel aujourd’hui de rendre hommage aux trois piliers fondamentaux qui portent Scrum : la transparence, l’inspection et l’adaptation. 


Ces trois piliers sont incarnés par 5 valeurs  qui font la FORCE de la technique agile la plus répandue au monde. Elles mettent en avant les notions de Focus, d’Ouverture, de Respect, de Courage et d’Engagement.

Le Focus

Le focus définit la capacité de l’équipe SCRUM à se concentrer sur les objectifs dans lesquels chaque membre se reconnaît et s’engage. Cette valeur favorise le partage d’une vision commune afin de collaborer dans la même direction. Focaliser sur les objectifs facilite la réalisation du planning de release et l’engagement des membres de l’équipe n’en est que plus limpide. 


Le focus à cette faculté de nous aider à mettre l’essentiel au cœur de l’important et d’avoir une attention toute particulière sur la valeur du produit qui est généré.

L’Ouverture

Nous la qualifierions comme l’ouverture de soi sur les autres et sur ce qui est réalisé tout au long du projet. 


D’abord car l’ouverture permet de communiquer, d’interagir avec les membres de l’équipe donc de créer le lien, de fédérer et d’apporter une visibilité accrue, facteur de réussite du projet. Ensuite l’ouverture (d’esprit), apporte bienveillance dans les relations par l’écoute active et la prise en compte des avis de chacun. C’est adopter une prise de recul nécessaire qui contribue à prendre des décisions avec justesse et réactivité. Enfin, parce que l’ouverture permet à l’équipe de visualiser son travail, d’inspecter les problématiques qu’elle rencontre pour y apporter des améliorations. Dans cette perspective, la rétrospective de sprint est un bel exemple d’ouverture et d’inspection.

Le Respect

C’est fondamentalement se respecter soi-même et respecter les autres personnes. C’est être capable de prendre en considération des opinions divergentes et de partager ses propres arguments. C’est-à-dire le travail et les expertises de chacun autant que les process et les fondamentaux agiles qui sont gravés sur le manifeste. 


Cette valeur nous invite à respecter notre cadre d’action (le temps de nos réunions, les méthodologies en place, les objectifs etc…) tout en gardant une dynamique positive en transformant plus volontiers nos paroles en actes.

Le Courage

Il faut bien sûr avoir un certain courage pour se dire les choses en toute transparence (surtout si votre Scrum Master est aussi votre supérieur direct dans votre organigramme…). Dans l’esprit de SCRUM, le courage illustre surtout la capacité de se donner les moyens de créer un environnement où l’échec sera accepté et sera considéré comme une occasion d’apprendre et de grandir. Cette valeur nous amène à concevoir un principe que peu de contextes professionnels tolèrent : l’échec !


Il est courageux, dans une démarche agile, d’avoir la volonté de se remettre en question de manière individuel et collective afin de nous améliorer, d’être plus réactif et de répondre au mieux aux changements. 


Le courage permet de développer cette quintessence du cycle de l’amélioration continue matérialisé par la roue de Deming : le fameux Plan, Do, Check, Act ou plutôt Plan, Do, Study, Act dans une volonté de promouvoir « l’entreprise apprenante » vecteur de succès dans les organisations.

L’Engagement

Quand nous parlons d’engagement nous aimons conter d’un air amusé, à nos collaborateurs, l’histoire de « l’omelette au lard ». C’est l’histoire d’une poule et d’un cochon. La poule à une idée géniale quelle partage avec son ami le cochon : « que dirais-tu d’ouvrir un restaurant ? » Le cochon intéressé demande à la poule si elle a un nom pour leur future entreprise, et la poule lui dit : « Que penses-tu de l’omelette au lard !? ». A ce moment, le cochon réfléchit et répond : « sans façon, tu ne serais qu’impliqué alors que moi je serai bien trop engagé ». Cette petite blague explique parfaitement la nuance entre l’implication (des parties prenantes au projet) et l’engagement (de l’équipe projet Scrum).


L’engagement est la manifestation de l’abnégation que l’équipe met en œuvre pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée et auxquels elle adhère avec motivation.

FORCE est de reconnaître que le Focus, l’Ouverture, le Respect, le Courage et l’Engagement construisent la Transparence, l’Inspection et l’Adaptation qui forment les 3 piliers de Scrum. 


Nous constatons dans les projets que les équipes se concentrent sur la pratique et le processus Scrum à mettre en place et ce, jusqu’à un degré d’appropriation acceptable. C’est un bon début mais cela ne suffit pas pour réussir pleinement. En effet, nous constatons que l’application de Scrum ressemblent plus à un ersatz de Scrum appelé volontiers « ScrumBut » par nos amis anglo-saxons. « Je fais du Scrum mais… je ne fais pas les daily meeting tous les jours, ça embête les équipes etc… ». Les exemples sont nombreux. Il s’agit de notre capacité à « violer » la méthode sans nous être engagés à l’appliquer à 100% sous prétextes de contraintes opérationnelles le plus souvent. Rien d’étonnant, en raisonnant comme cela, de voir des résultats mitigés en agilité.
La méthode Shu, Ha, Ri permet de favoriser l’entrée en gestion de projet avec Scrum et d’en respecter ses valeurs fondamentales ainsi que ses règles et son cadre.